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Le jeu des relations humaines

Dans ce livre, le lecteur s’attachera à suivre le parcours du héros dans la civilisation qui est la sienne.

Il le verra également voyager de Bruxelles en Orient – dans un Régime d’occupation fort troublant – en passant par la Méditerranée; soumis à de multiples aventures et questionnements desquels amours, intellect, monde du travail, thérapies et bien d’autres surprises grinçantes ne seront pas absents.

Plongez-vous dans Le jeu des relations humaines et tentez votre chance!

Grand pouvoir guérisseur.

Aide à résoudre tous vos problèmes et à dynamiser votre recherche d’emploi.

 

Extraits

Extrait tiré de « Le jeu des relations humaines », mon premier ouvrage publié en 2006 mais écrit en 2004, à l'âge de 27-28 ans.

J’ai choisi un passage où le personnage principal, Arman, se trouve en voyage avec sa mère (Sarah) et sa grand-mère à Dubaï, en avril 2002. Illustration du « capitalisme » en pays oriental :

 

Intercontinental 4 étoiles

 

Dubaï se trouve près du détroit d’Ormuz, dans le Golfe persique.

Il fait très chaud pour la saison.

 

Ils viennent de prendre leurs bagages sur le tapis roulant.

Tout est ultramoderne. Arman brûle d’envie de décrire tout cela. Il se dit qu’il écrira plus tard, dans la chambre.

Sarah attend sa mère. Elle enlève son foulard, elle n’en a plus besoin ici.

La vieille dame peine à marcher tandis que son petit-fils rêvasse dans le hall d’arrivée. En la voyant s’avancer et ruminer, Arman sort de sa torpeur. Il se dit qu’elle souffre et qu’elle ne parvient pas à verbaliser cette souffrance. C’est à ce moment qu’une jeune fille se dirige vers eux et leur demande en anglais s’ils sont bien inscrits à l’“Intercontinental 4 étoiles avec piscine sur le toit”.

Arman doit manifestement se dégager des illusions qui collent à son mental: cette jeune fille qui les accueille n’est pas en train de le séduire, même si son sourire est charmant.

Elle a 22 ans et habite l’Émirat depuis 3 ans et demi. Originaire du Régime d’occupation, elle travaille sous contrat avec ce dernier. Elle doit donc se couvrir. Sur le sol des Émirats, le foulard n’est pas obligatoire, mais les femmes sous “contrat d’occupation” doivent le porter.

 

Il y a quelque chose d’absurde dans cette réalité: à première vue, ce pays futuriste baigne dans une atmosphère de luxe de pacotille et de bonne société de consommation qui se respecte, et puis, au détour d’une femme en minijupe, il y a cette jeune fille au foulard en guise de rappel à l’ordre.

Mais comme il en a déjà été mentionné, elles deviennent encore plus désirables.

Mais la question n’est pas là.

Enfin si, elle est là justement.

 

Comme tout le monde, Soleil – le nom traduit de la jeune fille – possède des caractéristiques de vie correspondant à différents niveaux: superficielles, profondes et intérieures.

Elle est guide et travaille pour plusieurs hôtels de l’Émirat. Arman la regarde et réciproquement. Puis elle parle avec Sarah. Très vite, des sourires sont échangés et une mutuelle sympathie est partagée: les signes culturels communs sont à l’œuvre.

 

Elles appartiennent à ce pays qui est le leur.

 

Soleil possède une voiture; elle propose de les conduire à l’hôtel.

Arman aura oublié son sac à dos pendant qu’il rêvait. Petit moment de frayeur. Donc, sitôt arrivé à l’hôtel, la jeune fille doit le ramener à l’aéroport. Ils ne parviennent pas à rentrer si facilement à l’intérieur du hall, là où les tapis déroulent les mille valises. Elle doit parlementer avec un employé de la sécurité. Finalement, le sac est récupéré, Arman exulte; il la remercie en soufflant.

 

 

Lamentations

 

Dans la chambre, les femmes déballent leurs affaires.

Sitôt arrivé, Arman s’assied sur son lit, comme accablé par une énième et brutale prise de conscience, quoique vague et imprécise.

 

Après la joie matérialiste, la réflexion métaphysique.

 

Comment est-ce possible de penser, d’écrire sans préjugés, sans imprimer une vision du monde partielle, fausse, mensongère?

À quoi sert l’écriture? gémit-il.

Où est la vérité? pleure-t-il.

Quelle est la réalité? se lamente-t-il.

Par exemple, il pressent de l’hypocrisie et de la mystification obscurantiste, propres aux pays où religion et politique sont un même pouvoir, en même temps que cette dose faramineuse d’ultramodernisme qui côtoie l’arabisme traditionnel.

Mais Dubaï n’est pas le Régime d’occupation. Dubaï est un paradis où le pétrole dicte sa loi.

Oui, mais le Régime aussi!

Où est la différence? Est-ce pertinent de penser qu’il y a effectivement une différence? N’est-ce pas une illusion? Ou bien est-ce une intuition dont il faut savoir déceler la part de vérité?

 

Pendant ce temps torturé, les deux femmes sont en grande discussion à propos de la fortune qu’elles vont devoir débourser pour ce séjour. La grand-mère dit que c’est un cadeau pour son petit-fils. Sarah est gênée.

“Toute la pension de ma mère risque d’y passer!” dit-elle à Arman. Elle veut participer aux frais.

Il va bientôt être midi. Soleil va venir leur expliquer où se trouvent les principales attractions ainsi que la plage la plus proche.

Ils descendent dans le lobby et vont se restaurer. La jeune fille ne vient que vers 13 heures.

C’est un buffet somptueux qui les attend dans la grande salle, à droite du hall d’entrée. Chaque jour ainsi, midi et soir. Pouvoir admirer tant de choix de nourriture, tant de variétés de riz, de viandes, de légumes, de pains, de salades, de poissons. Et en quelle quantité… Arman visualise déjà le gaspillage.

Qui s’en soucie?

 

 

Ce vers quoi l’on tend

 

Toujours l’argent.

Ce vers quoi l’on tend.

Tout le monde s’y achemine.

Les fortunes circulent comme voitures sur autoroutes.

Dubaï, c’est l’Orient aux mains de l’Amérique, dénué de la mascarade du Régime d’occupation.

Avec, tout de même, le dogme “religion” au bout du fusil pour tenir les masses en joue.

Arman est de retour à Bruxelles

 

Today's Basics

 

Il a été engagé.

Après quelques jours de travail en tant que bagagiste, il en a marre.

Qui s’en serait douté?

En effet.

Il est habillé comme Spirou et il poireaute dehors, dans le froid. Il s’efforce de garder patience – ce n’est qu’un contrat temporaire.

Il monte les bagages des clients, seul ou avec l’autre groom.

Il leur montre la chambre, souvent sommairement car la plupart des clients se méfient, se disant qu’ils devront obligatoirement lui donner un pourboire.

La direction de l’hôtel impose toutefois aux employés une politesse et une amabilité extrêmes envers ses clients.

Tous les jours, dans l’entrée, un panneau indique un événement différent.

Aujourd’hui, Arman peut lire en écarquillant les yeux:

“Charabia et Baratin vous souhaitent la bienvenue dans la salle Yen.

Charabia et Baratin heten U hartelijk welkom in zaal Yen.”

Avec en dessous les deux logos respectifs – rouge et bleu – de ces sociétés d’habillement pour enfants.

[…]

Les horaires d’Arman sont en général les suivants: 6h45 - 15h.

Un autre jour qu’il effectue une pause dans la cafétéria, il discute avec le chef du bar, Bertrand. Il fume la pipe et conduit une Smart. Il compte fêter ses 40 ans bientôt, et à cette occasion faire une big fiesta avec ses potes. Il a été professeur de français avant de se tourner vers l’hôtellerie.

“Il y a moyen de gagner de l’argent dans l’horeca si tu sais comment t’y prendre pour grimper les échelons” lui dit-il d’un air rusé. Bertrand étudie en même temps la psychologie à l’Université. Il lui confie qu’il en a eu marre d’enseigner. Et il suggère à Arman d’être moins lymphatique.

“En tout cas c’est l’impression que tu donnes à tout le monde…

Si tu ne te plais pas ici, poursuit-il, essaie alors de postuler dans les administrations, dans les ministères, à l’Union européenne… Tu peux travailler à mi-temps ou à temps partiel, c’est mieux que le chômage, ainsi tu cotises pour ta pension…”

Un cuisinier maigre aux cheveux blonds arrive, allume une cigarette et parle de sa volonté de devenir chef.

Son ambition, c’est de s’en faire un max.

Profitant de l’arrivée de ce dernier, Arman s’esquive subtilement, arguant de la fin de la pause. En passant la porte, il peut entendre le cuisinier prétendre avoir travaillé tous les jours de 7h à 23h pendant 9 mois, et qu’il “mérite” bien son statut de “chef”. Dans le couloir, à côté des toilettes, une affiche récemment apposée parle d’elle-même :

$ = Satisfaction, Spirit To Serve, Success.

Avec les signatures de tous les cadres en dessous.

Une vraie grande famille.

[…]

Ne pas oublier le célèbre mantra:

“Je vais travailler; c’est bénéfique pour mon corps et pour mon esprit. Cela me permettra de m’intégrer et de participer au jeu des relations humaines.”